Musée de Bandjoun
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Itinéraires de la memoire collective
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Itinéraires de la mémoire collective
Les lieux de l’histoire, de la légende, du mythe

I. Concession de Wafo Youovop à Topo-Famleng

 

C'est un des lieux où s’installa le roi fondateur de Bandjoun au XVIIe siècle, avant le déplacement de la résidence royale plus loin, à Tseleng.

Ladite concession dispose de deux importants sanctuaires, jonchés de très grands arbres aux pieds desquels on peut apercevoir parfois des restes d’aliments ayant servis aux sacrifices divers.

Cette vieille résidence royale fut longtemps gardée par un réfugié qui s’installa plus tard à Baham, où il fonda le lignage wabo Nzusuo. Le roi Kamga I décida d’y installer son frère Wafo Yuevop au XIXe siècle.

La spécificité de l'espace est qu’il conserve encore la structure de la résidence royale d'antan. Les prêtres gardiens des lieux sont les notables Wafo Yuevop et son fils Tagne Tegnosu. Jadis, tous les nouveaux rois de Bandjoun, après leur initiation au la'kam, venaient dans ce site en compagnie des ngwala pour exécuter des rites dans différents sanctuaires. Aujourd’hui, quand la nécessité s’impose, le roi envoie des gens le faire à sa place. Le site se trouve à environ quinze kilomètres du musée.

II. Sanctuaire de Poumougne (Pu’munyeh)

 

Non loin du lycée classique de Bandjoun, le sanctuaire de Poumougne est un grand espace qui s’ouvre sur des grands arbres, aux pieds desquels les kamsi, ou notables de Dieu, y viennent faire des sacrifices. L’endroit est bordé par un petit marigot, où s’achèvent généralement les rites de lavage ou de purification.

Le roi Notchwegom, devenu vieux, se serait noyé dans ce marigot, situé non loin du la’vu'u , un autre lieu de mémoire de Bandjoun. Les kamsi y viennent pour introniser et initier les leurs, pratiquer l’exorcisme ou des cérémonies rituelles afin de guérir des malades ou aider des personnes frappées de mauvais sort.

La population et le roi peuvent y venir ou envoyer des gens faire des sacrifices d'animaux (coqs ou boucs) ou donner des offrandes d’huile de kola, de jujube, de sel, de poisson aux ancêtres et à la divinité du site. Ceci pour leur demander d'une part la paix et le bonheur du royaume et de leurs foyers, et d'autre part la santé pour eux même ou pour un proche. De même les gens peuvent y venir expier leurs fautes. Le sanctuaire est situé à environ sept kilomètres du musée.

III. La’vu’u

 

Situé au centre ville de Bandjoun, tout près du lycée classique, ce lieu de mémoire est lié de par sa proximité et de son histoire au sanctuaire de Poumougne.

Il est la concession où Notchwegom, le premier roi, fondateur de la dynastie de Bandjoun, séjourna avec son quartier général lors des conquêtes des chefferies Dibu, Soun et Mouwe.

Il se pourrait que ce soit à partir de cet endroit qu’il pacifia toutes ces chefferies. Il est situé à environ sept kilomètres du musée.

IV. Sanctuaire de Topo-Soun

 

Ce lieu de culte est constitué d’un grand arbre, au coin d’un terrain ouvert situé non loin de l’école catholique de Soun, aux abords de la nationale Bandjoun-Douala. Il appartenait jadis à la chefferie soun dont le chef Totso fut vaincu par le roi conquérant Notchwegom. Soun fut ainsi intégré à Bandjoun tout en conservant jusqu'à nos jours le culte agraire djet et la danse du même nom et qui est toujours pratiquée. Topo-Soun est un des lieux de culte les plus vénérés de tout Bandjoun. Lors des expéditions militaires, les chefs de guerre avaient coutume de venir y faire des sacrifices parfois humains.
On y rend la justice coutumière. Selon nos informateurs, exception faite par le roi Ngnie Kamga, tous les rois y venaient après leur intronisation y faire des sacrifices en compagnie de leurs ngwala sous la conduite du notable Nzu Tayo, prêtre des lieux. Les ressortissants de Soun étaient aussi exempts d’impôts. Le site se trouve à environ cinq kilomètres du musée.

V. La’a vo à Houa

 

L'espace d’environ 140 m 2 présente toute une forêt de grands arbres ceinturés par une clôture en nattes de raphia. Les pieds des arbres sont de sortes d’autels où de nombreux sacrifices sont rendus. Le sanctuaire fut fondé par les habitants du quartier Houa, probablement avant le début du XIXe siècle pour éradiquer les fléaux comme le vol, le meurtre, le mensonge, le vampirisme et l’adultère. Le roi y envoie souvent des offrandes pour demander la paix dans le royaume.

De nombreux kamsi , notables de Dieu, voyants ou médiums du royaume, y viennent tous les tamdze (un des huit jours que compte le calendrier traditionnel à Bandjoun) "laver" ou traiter les enfants malades.

Les cultes y sont généralement administrés par le patriarche Nzu Takotué, chez qui le sanctuaire se trouve, ou par les kamsi qui entretiennent les lieux.

La clôture en nattes de raphia qui couvre cet endroit sacré est restaurée chaque année au mois de mars précisément, par dix chefs d’importants et anciens lignages bien connus dans le quartier:
- Nzu Takotué;
- Wabo Tekam;
- Tagne Te Ngnowa;
- Nzu Takotso;
- Souop Tabekomdjo;
- Nzu Tabougue;
- Tocpe Takam Meyim;
- Nzudie Fowé;
- Te Ngnimko;
- Tadoung Moudjo
Le sanctuaire est situé à environ cinq kilomètres du musée.

VI. Schuep chez Wabo Tekam à Houa

 

Ce sanctuaire est situé dans la concession du chef du lignage fondé par Wabo Tekam, ce guerrier qui réussi à vaincre les cavaliers panyeh au début du XIXe siècle, sous le règne du roi Kaptué qui l'éleva au rang de wabo, dignitaire ayant rang de chef vassal.

L’actuel prêtre du lieu s’appelle Tchassem Moïse dit Wabo Tekam V, successeur au cinquième rang du guerrier.

Le site se trouve à environ quatre kilomètres du musée et à 300 mètres de La’vu'u.

VII. Gheshio à Dja

 

Le sanctuaire occupe un espace qui s'étend de part et d’autre d’une rivière dotée d’une petite chute et présente sur une distance de près de 15 mètres (10 mètres et 5 mètres environ des deux bordures de la rivière) des colonnes de vieux arbres dont les pieds sont des véritables lieux de culte. Le visiteur est impressionné par les restes d’offrandes : huile de palme, mets de maïs cuits à l’étouffée et tournés dans de l’huile de palme, noix de kola, jujubes (didium), sel, poissons d’eau douce (silures), ossements de poulets ou de cabris immolés, etc. Dans ce lieu de culte et de justice, les kamsi ou notables de Dieu, y viennent introniser ou initier les leurs, pratiquer l’exorcisme pour le compte des malades ou des personnes frappées de mauvais sort.

Après les cérémonies rituelles, les malades et les nouveaux kamsi traités ou initiés se baignent généralement à la chute du sanctuaire, en scandant des chants liturgiques à la gloire du "très haut". Les populations y viennent faire également des sacrifices. Le site se trouve à environ trois kilomètres du musée, à quelques mètres de la nationale Yaoundé-Bandjoun.

VIII.Toko à Mtieki

 

Toko-Mtieki est un espace carrefour situé tout près de l’école publique de Mtieki. Il sert de marché à la population de ce quartier et aux habitants des localités avoisinantes (Bahouan et Bameka notamment) et qui y viennent tous les dzedze et dzemto , vendre leurs denrées agricoles.

Toutes les grandes manifestations publiques de Mtieki sont organisées à cet endroit, qui possède un sanctuaire situé au pied d’un arbre où les populations viennent y faire des sacrifices et des offrandes. L’autel du sanctuaire est constitué de pierres entourées de nattes ( kia ) faites de moelles de tiges de raphia. Ce lieu de paix fut fondé sous le roi Fotso II pour marquer l’arrêt de guerre entre Bandjoun et Bahouan. Laquelle guerre avait poussé les populations de Bahouan à creuser des tranchés ( seum ) dont les vestiges sont encore visibles de nos jours non loin de là. A sa fondation, un autre sanctuaire fut implanté du côté de Bahouan.

A chaque fois qu’il y a une cérémonie d’immolation de cabris ou de bouc, les deux lieux de culte sont impliqués. Ce lieu de mémoire est situé à environ dix kilomètres du musée.

IX. La chute de Feibè

 

Cette chute impressionnante de près de 65 mètres de hauteur est située au quartier Ha, à la frontière de la sous-chefferie de Demlo.

D'un sommet rocailleux faisant office de sanctuaire, où sont pratiquées des scènes d'exorcisme, de guérisons des malades, des sacrifices et de divers cultes, l'eau du torrent tombe dans une sorte de grand ravin, bordé de gigantesques arbres et dont pour y accéder, il faut emprunter un sentier tortueux dans une piste de broussailles.

Occasion pour le visiteur de découvrir le paysage de montagne qui borde la grande plaine de Bandjoun, dit Togodjo, située non loin. Les patients des kamsi, "notables de Dieu" y viennent faire leur bain. Le débit de la chute est impressionnant en saison de pluie.

Les eaux de cette chute rencontrent, à un endroit dit Chie sei, celles venant des deux autres chutes nommées Pâbei (de la sous-chefferie de Lemgo) et Mefo Mekù (de la sous-chefferie de Djionè) avant de se jeter dans le Noun après avoir arrosé la grande plaine de Togodjo, grenier ou réserve agricole de la communauté Bandjoun.

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