Musée de Bandjoun
Exposition permanente
Le pays et les hommes
Mythes, légendes et histoire
Royaume et société
Sociétés secrètes et religions
Création
Bandjoun hier, aujourd’hui et demain
Itinéraires de la memoire collective
Informations

Création artistique

Les contenants

  A Bandjoun, il existe une grande variété de contenants (principalement les récipients, les pipes et les sacs), chacun doté d'un emploi spécifique et utilisé tant pour la cuisine que comme matériel rituel ou d'apparat. Ce qui frappe dans les contenants c'est la variété des factures, des styles, la liberté d'expression qui transparaît dans le détail de la taille, de l'ornementation, du tissage ou du modelage.
Les sièges appartenant au fo et notables, ou encore intervenant à d'importantes cérémonies, ont été méticuleusement façonnés. Ils sont ornés de motifs géométriques ou figuratifs souvent exubérants.

Les productions les plus caractéristiques sont les récipients en terre cuite, les récipients en bois, les objets de vannerie, les pipes, les sacs et surtout les calebasses.
Ces dernières constituent les meilleures réalisations bandjoun dans le domaine. La calebasse en général a la forme d'une sphère qui dans sa partie supérieure est prolongée par un bout cylindrique.
Le col peut être parfois fermé par un bouchon sculpté représentant un motif anthropomorphe ou zoomorphe.

La calebasse repose sur un support sculpté. L'ensemble est recouvert d'un tissu sur lequel l'artiste a habilement fixé des cauris ou des perles dessinant avec harmonie des motifs. On exhibe ses objets lors des cérémonies d'apparat, mais surtout rituelles et funéraires. Signalons qu'il existe d'autres variétés de calebasses comme les calebasses trophées à vin.

 

     
     
     
   
     

Corne de buffle à boire sculptée (ntù nya)

Architecture

A Bandjoun, l'étalage de la richesse et du statut social par l'architecture s'impose.

Ici, les bâtisseurs ont construit avec une ingéniosité et une habileté remarquables plusieurs sortes d'édifices dont les formes varient selon leur utilisation, le rang social du propriétaire individuel ou collectif, la nature de la décoration.

Au niveau de la structure, la maison traditionnelle type (représentée par le palais-temple royal chengbundye) comprend quatre murs formant une sorte de parallélépipède à base carrée et surmonté d'un plafond coiffé d'un toit conique (ou pyramidal) recouvert de paille.

Murs, charpentes, plafonds ont été préfabriqués au sol avant d'être mis en place et réunis selon une technique originale antérieure à la fondation de Bandjoun.

 
    Le temple-palais royal de Bandjoun

 

Depuis la première moitié du XXe siècle, on note une évolution de l'architecture autochtone. Ainsi, les maisons traditionnelles ont progressivement cédé la place à des maisons “modernes” (parfois en béton) ou à des édifices alliant éléments modernes et éléments traditionnels.

Le rapport très étroit entre la sculpture et l'architecture est parfaitement illustré par les piliers sculptés et les cadres des portes ouvragés bom’dye qui ornent les édifices royaux, les maisons des grands notables et des sociétés secrètes.

Ils sont indifféremment gravés, sculptés en bas-relief, en haut-relief et montrent dans certains cas un découpage plus ou moins ajouré.
La nature du décor et le nombre des piliers et des portes qui composent un édifice dépendent du rôle social de l'individu ou du groupe propriétaire des lieux.

Cadre de porte et pilier sculpté    

Une importance particulière est attachée à trois catégories de constructions parmi celles qui revêtent un intérêt symbolique ou culturel:

la grande maison royale chengbundyeh, un palais-temple sacré, est la plus importante, la plus respectée et la plus vénérée des bâtiments du royaume.

la maison du notable cheng est du même style que la grande maison royale, mais avec toutefois des dimensions et des décors plus modestes.

Le nombre et la nature des décorations des portes et des piliers dépendent du grade du notable propriétaire. Il existe de nos jours des spécimens en béton exhibant de multiples toits pyramidaux.

le nto, petite case, généralement sans porte, négligeable sur le plan esthétique, est cependant la construction sacrée par excellence, séjour de tous les pouvoirs mystiques et des forces magiques du royaume.

 
    Cheng

     
     
     
   
     

Piédroit d’un cadre de porte (yôote bom’dye)

Statues et mobilier

 

A part quelques figures zoomorphes, les statues et statuettes sont anthropomorphes. Elles sont dans l'ensemble dynamiques, vigoureuses et expressives. A Bandjoun, les figures isolées ou rondes bosses sont moins abondantes que les reliefs par rapport à d'autres royaumes du Grassland.

Les lits et les sièges sculptés sont exclusivement réservés au fo et aux personnages importants qui l'entourent. Le siège courant est exécuté soit en tiges de palmier raphia, soit en bois. Parmi les sièges royaux ou nobles figurent principalement les trônes d'apparat à dossier de grande dimension et des tabourets portatifs auxquels on peut associer les tables royales.

Chaque catégorie peut comprendre plusieurs types en fonction des formes et des décors, qui dépendent du grade et de la place dans la communauté du (ou des) propriétaire(s). Les tabourets et les trônes du monarque doivent être comptés parmi les plus importants symboles de la royauté bandjoun. C'est parmi les spécimens perlés, remarquables par cette extraordinaire richesse et cette qualité de l'ornementation, qu'on retrouve quelques chefs-d'œuvre de l'art du Grassland. Certaines pièces constituent l’expression de la souveraineté et du roi même. Les sièges ont de multiples fonctions culturelles et cérémonielles dans la communauté bandjoun.

     
     
 
     

Tabouret royal perlé (kuo fo)

Instruments de musique

 

Différents instruments de musique en bois, en métal, en ivoire sont employés dans le cadre des loisirs ou de diverses activités de la vie communautaire à Bandjoun. Un bon nombre d'entre eux, appartenant au fo, aux notables et aux sociétés secrètes, joue un rôle liturgique accompagnant ou rythmant les chants et les danses avec processions. Certains de ces objets (tambours, cloches, etc.) revêtant un caractère sacré ont été sanctifiés par des sacrifices et des pratiques magiques.

Dans ce cas, les regarder est parfois interdit et dangereux, surtout au moment où ils émettent des sons. Parmi ces nombreux instruments de musique, les plus importants dans la vie sociale et religieuse de Bandjoun sont les doubles cloches, les flûtes, les tambours, parfois richement décorés, les xylophones, les sanza, les hochets, des instruments à corde et les trompes.

Les Bandjoun utilisent d'un côté les tambours à fente et de l'autre les tambours à membrane.
Les tambours à fente sont soit des tambours de dimensions modestes intervenant pour communiquer ou animer la danse, soit les grands tambours lam que l'on bat à l'aide de la main, aux dimensions impressionnantes (ils peuvent atteindre 5 m) et portant des motifs figuratifs aux extrémités et parfois sur le fût.
Le tambour est un objet cultuel de grande importance. Il sert d'appel à la réunion des mkem, le son et les décors évoquant les indicatifs différenciant ces associations. Quelques dizaines sont en fonction à la résidence royale et dans les sous-chefferies.

 
    Tambour lam de la société secrète kom kwosi

Les tambours à membrane souvent décorés de motifs anthropomorphes et zoomorphes se subdivisent en deux groupes: les spécimens avec fût élancé sans piétement, de sexe dit mâle, les ntem, et les spécimens au fût plus trapu, dit de sexe femelle, nkak.


Joueurs de double cloche et de tambour de la société nyeleng vers 1925

La double cloche kwifo, formé de deux hautes cloches en fer forgé unies par une anse métallique souvent embellie par des liens, est l'instrument le plus sacré du Grassland. Chaque royaume comme Bandjoun en possède un jeu de 5 à 7, de tailles différentes, émettant tantôt un rythme annonciateur du groupe, tantôt une sorte de langage frappé.

     
     
     
   
     

Tambour à membrane de sexe femelle (nkak)

La vie quotidienne

 

De nombreux principes d'éducation guident le Bandjoun de son enfance à son âge mûr jusqu'à sa mort.

Quelques objets caractérisant le cycle de la vie (naissance, maturité, mort) sont utilisés dans la vie de tous les jours et/ou dans divers rituels: ustensiles de cuisine, parures, costumes, étoffes, objets cérémoniels, etc.

Le cadre de la vie ayant évolué au cours de l'histoire, les productions plastiques employées ont connu des changements. C'est pourquoi quelques-unes ont disparu ou sont en voie de l'être.

     
     
   
     

Panier (kâc tse soc)

[ Page supérieure ]

Home Les quatre musées Le projet Musée de Baham Musée de Bandjoun Musée de Mankon Musée de Babungo
bandjoun@museumcam.org Copyright 2005 C.O.E. Powered by SYNUS