Le musée de Baham
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Pays et histoire

Le royaume de Baham compte de 35 000 à 60 000 habitants (y compris la diaspora) pour une superficie d’environ 72 km². Il fait partie de la centaine des gung (chefferies ou royaumes) qui se sont progressivement formés en pays bamiléké au cours de ces six derniers siècles. Le territoire de Baham se présente sous forme d’une succession de petites collines parfois rocheuses surmontant un haut plateau de près de 1600 m d’altitude en moyenne. Les hauteurs au sol latéritique, sont couvertes de maigres pâturages et de cultures assez pauvres, alors que les vallées au sol fertile portent de riches cultures.  
    Le musée de Baham dans le paysage


Fovu
  Le climat tropical de montagne a deux saisons: la saison sèche de novembre à mi-mars alors que la saison des pluies couvre le reste de l’année. Forêts-galeries, chutes, rochers, cours d’eau, présentant par endroits un aspect inhabituel, sont des lieux de cultes et le cadre de légendes inquiétantes. A Baham, on parle le ghomala’, une des langues apparentées du bamiléké central, sous-groupe des langues bantu du Grassfield. De telles langues contemporaines ne sont que le résultat d’une longue diversification sur place se chiffrant en millénaires d’une langue unique de base datant d’au moins 5000 ans et qui naquit au Grassland.

Le royaume de Baham est un petit état-nation dirigé par un personnage considéré comme sacré, le fo ou feu (chef, roi). La capitale tsa où réside le roi est le principal centre culturel, administratif et religieux. Lieu d’assimilation, de par la rigueur de son organisation, d’équilibre subtil de ses pouvoirs et contre pouvoirs mais surtout des relations dialectiques entre les individus et la communauté, le royaume ou chefferie au Grassland, à l’exemple de Baham, résiste étonnement au temps en alliant tradition et modernité.  
    L'entrée de la résidence royale, tsa

  L’émergence du royaume de Baham est mise en évidence par des faits historiques, mais qui sont aussi le plus souvent entourés de mythes, de légendes, de considérations idéologiques et en outre contradictoires selon les sources. D’après l’une des versions, des chasseurs originaires du royaume de Bangam (à l’époque localisé sur l’actuel plateau bamoum autour de Kougham) traversèrent le Noun à la hauteur de Bamendjing et vinrent s’installer plus loin dans le secteur abritant l’actuelle résidence royale baham où ils vécurent en chefs de groupes indépendants. Par la ruse et la force, l’un d’entre eux ou de leur descendant (Bussu ou Kameugne) réussit à s’imposer comme roi parmi ses compagnons et des roitelets préétablis et il fonda véritablement Baham au XVIe ou XVIIe siècle.
Le terme Baham est lui-même une déformation de «Pa Hom» venant de l’expression «Pa Hom meu dye»  qui signifie littéralement «les gens qui enfermèrent un homme dans une case sans porte» D’après la légende, ce fait aurait eu lieu pour la conquête du pouvoir soit sous ledit feu Bussu (l’homme enfermé était un rival selon la 1ère version) soit sous un autre chef, menacé par ses propres enfants et leurs complices (2e version). Dans tous les cas l’expression en abrégé «Pa Hom» désignera par la suite le groupe des assaillants, et plus tard les habitants du secteur et leur territoire.
Trône perlé du roi Kamdem I    

 

L’histoire de Baham depuis sa fondation jusqu’au début du XXe siècle est marquée par les déplacements de la résidence royale, l’agrandissement du territoire par les conquêtes, la soumission de plusieurs populations battues par des rois guerriers dont le plus fameux fut Kamdem I qui fut aussi grand bâtisseur. En juin 1905, le capitaine Glauning explore le centre et le sud du plateau bamiléké dont la soumission à l’autorité impériale allemande était plus théorique que réelle. D’ailleurs le territoire de Baham lui fut interdit par le roi Kamdem II. Ce fut la guerre. Malgré une résistance héroïque, le royaume de Baham fut défait et perdit plus d’une centaine d’hommes. La résidence royale fut incendiée. Divers objets d’art et emblèmes royaux furent emportés, collectés, pillés, confisqués ou donnés comme tribut et partirent en Allemagne. En 1928, le roi Pouokam I Guiakam, successeur de Kamdem II, mena une expédition guerrière contre Bayangam, suite à un vieux contentieux de terrain. L’affaire fut portée devant le tribunal de Dschang qui condamna Pouokam I à 3 ans de prison et à 20 ans d’interdiction de séjour.

Roi Pouokam I    
     
 

Son fils Kamwa assura l’intérim jusqu’en 1935, année où il succéda définitivement à son père décédé. Cette passation de pouvoir ne plut pas à tous les Baham d’où quelques dissensions.

Dans les années 1950 et 1960, une guerre de libération sanglante menée par les nationalistes de l’UPC (Union des Populations du Cameroun) contre le colonisateur français pour l’indépendance totale du Cameroun, se doubla à Baham de la crise de succession du roi Kamwa mort en 1954: les partisans du prince Ninyim et ceux du prince Teguia se déchirèrent, chaque camp estimant son combat légitime et juste.

Roi Kamwa    
     
 

Malgré la protestation des Baham, l’administration coloniale se mêla du choix et pencha sournoisement tantôt pour l’un et tantôt pour l’autre selon les opportunités et ses intérêts. Ainsi en 1954 Ninyim initié et intronisé, accéda-t-il au pouvoir.

Mais il est vite en froid avec les notables et l’administration qui l’avaient soutenu. Aussi est-il remplacé en 1956 par Téguia qui devient le nouveau roi de Baham.

 
Roi Ninyim       Roi Teguia
     
 

Malgré un retour au pouvoir de feu Ninyim pendant quelques années (avant d’être malheureusement fusillé en 1964, suite à des démêlés avec le gouvernement post-colonial dont il était membre), feu Téguia s’imposa à Baham jusqu’en 1986. Lors de ces troubles, plusieurs éléments importants du patrimoine culturel de Baham furent détruits, pillés, emportés.

En 1986, à la mort du roi Téguia, son fils Pouokam Max II a accédé au pouvoir.

Roi Pouakam Max II    

     
     
     
     

Tambour à membrane

     
     
     
 
     

Pagne cérémoniel (kamdze)

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